Vie de Saint Gengoux

Patron des Sources

Patron des mal mariés

Préambule

Il y a plusieurs homonymes du nom de Gangulfe du coté de Bèze en 665, mais en fait, c’était le comte Bangulfus. Un autre Gengoux est cité : en 716, un certain Ceolfridus, abbé d’un monastère de Northumbrie renonce à sa charge et prend le chemin de Rome pour attendre la mort au siège des apôtres. Il arrive en Gaule le 14 Aout et reçoit du roi Chilperic II des lettres de recommandations pour les provinces franques et pour le roi des Lombards ; Accablé par l’âge et la maladie lorsqu’il atteint Langres, le 25 Septembre, il fut accueilli par Gangulfe, seigneur du lieu et meurt.

Bref, les origines et la véritable identité de notre saint Gengoux restent assez vagues

Vie de Saint Gengoux

Le jeune Homme : ses illustres parents eurent soin de l’élever dans la religion chrétienne et l’étude des bonnes mœurs. Gengoux fuyait les jeux et les spectacles, rejetait la fréquentation des jeunes libertins et tout ce qui prêtait à l’oisiveté. Ses parents venant à mourir, lui laissèrent de très grands biens et se voyant à la tête d’un patrimoine opulent, il réfléchit à la façon de faire les aumônes. Il n’est pas possible de dire combien il était charitable et sa porte toujours ouverte au pèlerin.

Indépendamment de son éducation spirituelle, Gengoux fut initié à l’escrime, la chasse et une solide formation intellectuelle (histoire, géographie, musique)

L’Homme de guerre : à l’appel du roi, les grands s’en vont avec leurs gens. Il n’est pas douteux que Saint Gengoux fut un homme de guerre, vaillant et courageux, servant le roi Pépin avec fidélité.

C’est à ce moment-là que se produisit :

Le miracle du Chandelier : Une nuit au campement, Gengoux était couché dans la tente du roi. Tous deux s’endorment après avoir soufflé la chandelle. Quand le roi se réveille, il s’aperçoit que la chandelle s’est rallumée…il l’éteint et deux fois de suite, même phénomène. Pépin comprend qu’il s’agit d’un miracle par lequel Dieu veut lui faire savoir qu’il a dans sa tente, une lumière que la corruption du monde ne peut atteindre. Pépin, réveillant Gengoux, impressionné par ce miracle libère le saint de toute obligation militaire. Mais Gangulphe continua à servir le roi et porter les armes uniquement pour de justes causes.

Le mariage : Arrivé à l’âge d’homme, riche, Gengoux était un beau parti  mais n’ayant plus les conseils de ses parents, il se laissa tromper par les apparences sérieuses et vertueuses d’une jeune fille noble, Ganéa, possédant de grands biens. Mais bien vite la jeune femme se montra sous son vrai jour avec des mœurs les plus libérés. Ganéa, jeune, jolie, vive enjouée était déçue par son mariage où elle rêvait d’une maison, d’un foyer…mais Gengoux partait à la chasse pendant de longues journées, et ses randonnées guerrières le tenait éloigné pendant de longs mois.

Le miracle de la source : Gengoux rentrait d’une campagne militaire avec ses soldats. Il fit une halte en champagne, où une source y répand ses eaux limpides. Pendant le repas avec le propriétaire des lieux, Gengoux lui propose d’acheter sa source en argent sonnant et trébuchant (100 pièces d’argent ou d’or). Surpris, réticent au départ, le propriétaire se dit réaliser une bonne affaire « il aura l’argent et gardera l’eau ». Gengoux repart avec ses hommes vers son château. Rentré chez lui, Gengoux n’a pas d’eau pour ses ablutions, et le puits habituel est tari. Il demande à un serviteur d’aller arracher un bâton qu’il avait planté. Obéissant, le serviteur arrache le bâton et tout de suite, jaillit une source à l’eau claire, limpide et blanche comme celle vue en champagne, et l’eau ne coulât plus jamais dans le champ du propriétaire cupide.

L’adultère : Pendant les longues absences de son mari, Ganéa franchit le pas irrémédiable de l’adultère avec un homme se moquant du saint de Dieu. La rumeur remonte aux oreilles de Gengoux, ce dernier ne voulant pas punir de mort sa femme, la soumet au

Jugement de Dieu : profitant d’une promenade avec son épouse, Gengoux expose à celle-ci les griefs portés à son encontre. Ganéa proteste avec véhémence. Ce faisant, Gengoux lui demande de plonger son bras dans la fontaine dont l’eau se mit à bouillir. Sla peau se détacha comme un gant… ! La culpabilité de Ganéa était, hors donc démontrée, mais elle refusa de demander pardon.

Gengoux/Gangulfe, magnanime accepte son retour en cas de repentir mais rien… alors il s’en va en laissant à sa femme les terres, ne voulant plus vivre avec elle. Il se retire dans une maison non loin de son château, joignant la pénitence à la dévotion.

Le Crime : on aurait pu penser que les deux amants allaient vivre comme si de rien n’était, hors que nenni, ils étaient obsédés par la présence de Gengoux non loin de là. L’amant prit la décision de l’assassiner. Il s’introduit une nuit, et avec l’épée de Gengoux, accrochée au lit, s’apprête à lui trancher la tête… il échoua et ne put que planter l’épée dans la cuisse de Gengoux, qui, horriblement blessé, mourut le 11 Mai 760.

Le châtiment de l’intendant : après son crime, il retrouva sa maitresse, fit la fête durant plusieurs jours… mais in fine se dirigea vers les toilettes pour « purger son ventre ». Mais au même moment, ses viscères se répandirent au sol…et il mourut instantanément « vidé du ventre ».

Le châtiment de Ganéa : Les funérailles de Gengoux furent solennelles au milieu d’une foule immense, humble et déjà, objet de nombreux prodiges et miracles. A la vue de ces miracles, un serviteur vint voir Ganéa, l’incita à se rendre sur le tombeau de son mari et lui demander pardon de sa faute. Mais Ganéa refusa de retrouver le chemin de la vraie vie. Furieuse, elle lui répondit que « Gangulfe n’opère pas plus de guérison que mon cul ! ». A cet instant, un bruit obscène s’ensuivit venant de la partie honteuse de son corps. C’était un vendredi et dès lors et ce jusqu’à la fin de ses jours, chaque fois qu’elle voulait parler un vendredi, chaque fois se produisaient ces choses honteuses venant de la partie de son corps à laquelle elle avait osé comparer les miracles de l’homme de Dieu.

En conclusion et on le verra dans le culte de Saint Gengoux :

Patron des Sources et des Mal Mariés.

Source : Paul Pierret/ Edition le Sorbier